Histoire du domaine

Garandeau… un hameau encré dans l’histoire locale, dont on retrouve les traces dès 1688 où ce nom est cité parmi les arrières-fiefs de la baronnie de Lambesc

François Ier de Lorraine, duc de Guise.
Portrait par François Clouet, musée du Louvre.

De 1453 à 1688

Maison de Guise

La baronnie de Lambesc appartient à la Maison de Guise (branche de la Maison de Lorraine). Marie de Lorraine (1615-1688) la lègue, par testament du 6 février 1686, à Monsieur d’Armagnac, grand écuyer de France. La baronnie regroupe plusieurs hameaux (La Chapusse, La Tour-de-Janet, Janet, Douau, Haut-Libran, La Font-d’Arles, Le Coussou, Les Fedons, Suès et Garandeau) qui constituent ses arrière-fiefs. Ainsi Lambesc qui devient principauté (1688) va rester aux mains de la puissante famille des Lorraine de Brionne (1688-1789) jusqu’en 1789, année de la Révolution française.

En mai 1590

La peste…

Dans l’urgence d’une épidémie de peste naissante, une infirmerie de peste est créée aux Fédons. Cette dernière ne fut utilisée que durant trois à quatre mois.

Médecin de peste (gravure de Paul Fürst, 1656)

En 1589

Le siège de Lambesc

Monsieur de La Valette fait le siège de la ville. Après 300 coups de canon donnés, la garnison de Esmenard de Vautubières capitule. Ce dernier ainsi que onze de ses hommes sont pendus sur place, payant ainsi le prix de leur fidélité à leur seigneur les ducs de guise. Lambesc, bastion de la cause ultracatholique, est occupée pendant plusieurs jours par les troupes royales d’Henri III.

De 1646 à 1786

Lambesc, le Versailles aixois

Sous les règnes de Louis XIV et de Louis XVI, Lambesc joua un rôle politique important dans l’histoire de la Provence. Pendant cent ans, les Assemblées générales des communautés du pays de Provence y siégèrent, ce qui valut à la cité le nom de « Versailles aixois ». On trouve encore de très beaux hôtels particuliers un peu partout dans la ville. (Hôtel de Cadenet Charleval, de Lauris des taillades, de Pagy de Valbonne, de Faudran Laval, de saint Chamas…). Des visites de Lambesc et d’Aix en Provence sont possibles, proposées par Sandrine Chabre, Lambescaine, historienne de l’Art.

Michel Serre, Vue de l’hôtel de ville pendant le peste de 1720

En 1720

Le retour de la peste

L’épidémie qui s’est déclarée à Marseille en 1720, terrorise toute la Provence. Les hommes sont conscients de leur impuissance face à elle et ne manquent pas de prendre des mesures draconiennes pour s’en prémunir.
Cette psychose s’instaure à Lambesc et sa population en est marquée pendant plus d’un an comme en témoignent les nombreux actes de délibérations de la commune entre le 2 août 1720 et le 17 août 1721.

Lambesc a dû son Salut non pas à sa foi mais en la phobie de ses consuls et aux initiatives préventives prises à l’encontre du fléau : interdiction de commercer avec les étrangers, nécessité d’ériger des barrières et des barricades pour enfermer la ville et les faubourgs, expulsion d’une famille de 15 marseillais, désignation d’un chemin pour laisser une libre circulation aux étrangers afin d’éviter leur contact avec les Lambescain(e)s, construction de murs avec de la chaux et du sable aux portes et fenêtres désignées, mis en place d’une garde du terroir de plus de 40 hommes, sous le commandement du marquis de La Barben, achat pour 80 livres de drogues et médicaments, amendes données à quiconque ouvriront les portes ou fenêtres fermées aux étrangers, disposition d’une ligne de six soldats en direction de Saint-Cannat, une autre ligne en direction des Taillades et une autre en direction du chemin de Berre, sûreté assurée par la garde bourgeoise [9]. [l Histoire se répète t elle?]